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Un peu d'histoire...

A partir d'extraits des « Abrégés historiques sur le Canton de Montastruc » par Edmond CABIE (1876) et  des « notes d’histoire d’un coin de pays toulousain, Montastruc-la-Conseillère et ses environs » de Paul MERCADAL (1972) nous avons tenté de retracer les faits les plus marquants. 

 

La fondation de Roquesérière

Des vestiges gallo-romains trouvés sur le territoire de Roquesérière attestent de la présence d’hommes et d’exploitations agricoles, dès cette époque, dans notre commune, notamment au Château, au Serret et à Salle Haute.

Dès le Xème siècle, des moines de l’abbaye de Moissac s’installent en ce lieu très proche de la voie reliant Toulouse à Albi et par lequel passe un chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Ils défrichent les bois, construisent une église qui est entourée d’une ceinture d’habitations. Plus tard, un « fort », logement du baron, est édifié avec tour, bastions et guérites ; ainsi qu’un fossé avec un pont-levis pour défendre l’ensemble des constructions (le castrum).

Dès le début du XIIIème siècle, la Seigneurie de Roquesérière relève sans doute des comtes de Toulouse. En 1271, elle est rattachée à la Couronne, puis s’en trouve bientôt séparée au profit de Raymond d’Alton. Un siècle plus tard, en 1390 ; elle appartient à Arnaud de Caraman. Dans la seconde moitié du XVIème siècle, Maffre de Janin en est le seigneur, en tant que baron de Roquesérière de la Soulade. Ensuite, la seigneurie est la propriété des de Clarac dont le dernier devient, en 1782, le seigneur de Buzet, Bessières, Montastruc, Gémil, Roquesérière et Montjoire.

Au XVIIIème siècle, le fort est entièrement démoli et les fossés sont comblés. Le château, construit en 1454 par le capitoul Pierre de Nogaret, tombe en ruine et est abandonné par ses héritiers. A son emplacement, une maison moderne porte, en souvenir, le nom de « Château ». L’église, quant à elle, est un des rares édifices religieux qui ait été conservé presque entier, dans ses formes primitives, depuis près de sept siècles, dans notre région.

Aujourd’hui, l’urbanisation de la commune est facilitée par la proximité de l’autoroute Toulouse-Albi, mais reste modérée afin de préserver la ruralité du cadre.
 
Roquesérière pendant les guerres

La localité ne figure pas dans l’histoire des événements de la Croisade contre les Albigeois « l’hérésie cathare ». Toutefois, en 1304, quelques habitants ayant adhéré aux théories albigeoises sont poursuivis, jugés en « sermon public » et condamnés à la peine de la croix ou à de la prison.

Pendant la guerre de Cent Ans, Roquesérière souffre de la présence des troupes à entretenir.

Au XVIème siècle, lors des guerres de Religion, la seigneurie est la propriété du baron de Cadalen et, comme toutes les localités voisines, supporte les sévices des Protestants qui, en passant enlèvent bestiaux et vivres et mettent l’église au pillage.

Au XVIIème siècle, la communauté est de nouveau contrainte de loger et d’héberger des troupes qui, indisciplinées, saccagent à diverses reprises les maisons des consuls.

Au milieu du XVIIIème siècle, le curé écrit cette triste phrase «  la paroisse est pauvre ; la plus grande partie du fonds est en bois et bruyères, ou en terre qui peut à peine produire de l’avoine. »

Pendant la Révolution, Roquesérière fournit un important contingent de membres à la Société Populaire de Montastruc « Les Amis de la Constitution » qui a pour but de grouper, instruire, éduquer et informer les patriotes de la région. L’abbé TAVERNE, curé de Roquesérière, en est plusieurs fois le président. Il écrit plusieurs ouvrages, notamment « Essais sur les Devoirs de Citoyen » et « Homélie sur le mariage des Prêtres ». Il renonce à l’état ecclésiastique et se marie le 4 décembre 1793. Il meurt en 1808 à l’âge de 61 ans.

En ce qui concerne les guerres de 1914-18 et 1940-45, le monument aux Morts de Roquesérière, édifié en 1920, atteste de la contribution de ses habitants à la défense de la Patrie.

Anciens personnages de Roquesérière

Edmond CABIE (1846-1909), issu d’une famille implantée dans la région depuis le XVIIème siècle fut l’un des notables de Roquesérière. Officier d’Académie, ancien élève de l’école des Chartes, archéologue distingué, membre de plusieurs sociétés savantes, il habitait au lieu-dit « Mestrégouny ». Ses descendants ont été élus plusieurs fois maires.

Le Colonel BONNEAU (1879-1969), Commandeur de la Légion d’Honneur, Croix de Guerre avec palme, fut maire de Roquesérière de 1945 à 1965. En effet, après la guerre de 1940, durant laquelle il constitua un groupe de résistance à Toulouse et fut également arrêté par les Allemands, il se consacra à sa petite exploitation agricole d’En Margal.

 Marthe TRICOIRE, institutrice de 1936 à 1961.